Mnémosynes

   Expérimenter les voix, expérimenter le temps, entrer en résonance avec une œuvre picturale, des lieux, des heures, avec leurs imaginaires, leurs temporalités ; ainsi va le travail alchimique d’Eugénie De Mey & Michaël|le Grébil Liberg, deux musiciens aux facettes multiples, qui allient musiques médiévales et contemporaines, création et re-création à travers leurs voix, voix de tête, de poitrine, une boîte à musique, une vièle à archet, une cetera øscurå aux multiples couleurs…

   À l’invitation du festival les Inouïes, ils tisseront un concert d’aube en résonance avec la vie du peintre Ladislas Kijno, qui ne cessa de croire tout au long de sa vie qu’une œuvre d’art pouvait changer le monde ; lorsqu’un tableau rencontre un regard. Nous rendrons hommage à un homme d’un inlassable engagement politique au travers de sa peinture, avec pour figure médiatrice le cavalier de la paix. Les artistes s’en inspireront pour proposer une méditation matutinale sur la matière picturale, retraversant l’espace et le temps musical, et où le dialogue entre deux voix devient une métaphore de la paix, un dialogue entre temps et voix : le temps libre, une voix qui chante, le temps mesuré, une voix qui joue, le temps circulaire, une voix qui conte, le temps déchiré, une voix qui se tait.

   Chanter à l’aube comme le symbole d’un renouvellement, porteur chaque matin d’un nouvel espoir, malgré tout. Chant grégorien, musiques médiévales, traditionnelles et contemporaines, œuvres des trouvères d’Artois, de l’Ars Subtilior du xive siècle, Machault, Messiaen, Feldman…